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La préparation quotidienne des repas des moines est une pratique importante pour le tenzo (cuisinier d'un temple). Un autre rôle du tenzo est de soigneusement préparer les repas pour les invités.
Un cuisinier débutant peut croire à tort que pour montrer de la considération aux invités il doit préparer de nombreux plats ou utiliser des ingrédients rares et chers. Ce n'est pas nécessairement le cas avec le shojin-ryori.
Même si seuls des ingrédients simples sont disponibles, ou que seulement quelques plats peuvent être préparés, le cuisinier ne doit pas lésiner sur ses efforts pour préparer le repas. S'il met du cœur dans sa cuisine, son esprit d'hospitalité sera ressenti par les invités. En d'autres mots, dans le zen, l'hospitalité n'est pas quelque chose qui peut être mesurée seulement en termes matériels. L'aspect spirituel est beaucoup plus valorisé. Depuis longtemps, le shojin-ryori a été transmis oralement comme une hospitalité qui ne lésine pas sur les efforts. Une modeste pomme de terre, dans les mains du tenzo et avec beaucoup d'efforts, peut se transformer en quelque chose d'aussi rare qu'un chef d'œuvre.
Les bénéficiaires du repas doivent aussi avoir une attitude similaire. Ils ne doivent ni évaluer le prix des ingrédients ni s'attarder sur des compétences culinaires mal maîtrisées. Il est important qu'ils aient une attitude de gratitude pour tous les liens reliant les éléments à l'origine de ce repas.
Dans le verset des Cinq Contemplations (Gokannoge) psalmodié avant un repas, on trouve la phrase : « Réfléchissons aux efforts qui nous ont procuré cette nourriture et considérons comment elle vient à nous.» Lorsque nous réfléchissons à ceux qui ont cultivé ces aliments, ceux qui les ont transportés et au tenzo qui n'a ménagé aucun effort pour nous les préparer, un petit bol de simples légumes bouillis se trouve alors plein de la saveur illimitée du Dharma.
Parfois, nous avons la chance de préparer un repas dans une cuisine abondamment fournie. Nous pouvons être en mesure d'utiliser des ingrédients coûteux comme du yuba (peau de tofu) ou des champignons matsutake. Dans de telles circonstances, nous pouvons commettre l'erreur de traiter les ingrédients ordinaires avec légèreté ou de trop privilégier des ingrédients onéreux.
Toutefois, Dogen Zenji a écrit dans ses Instructions au cuisinier (Tenzo kyokun), «Ne faites aucune distinction entre les ingrédients chers et ceux qui ne le sont pas. Abandonnez cette conception erronée qui considère les choses comme soit grossières soit raffinées. Vous devez toujours préparer les repas avec sincérité et une attitude constante». Pour une personne sur la voie du Zen, tous les ingrédients ont la même valeur intrinsèque et tous sont également précieux. Comme nous utilisons ces précieux ingrédients, le cuisinier doit toujours faire attention à ne rien gaspiller. Il ne doit pas laisser un seul grain de riz s'échapper dans l'eau et ne jamais jeter des parties comestibles des ingrédients. Il doit s'investir pour tirer pleinement parti des précieuses vies des ingrédients lors de la préparation des repas. Par exemple, les algues utilisées pour un bouillon ne devraient pas être inutilement jetées une fois la préparation terminée. Elles peuvent être réutilisées par ébullition, ou être préparées avec soin et frites sous la forme d'un autre plat. Les épluchures de carottes, d'aubergines ou de radis géants peuvent être ajoutées aux soupes ou autres plats. Il est important de noter que quasiment aucun déchet n'est produit dans la cuisine d'un grand tenzo.